Bien qu’on ne puisse pas s’attendre à ce que les animaux adoptent une certaine éthique, les êtres humains en sont assurément capables. Puisque les produits d’origine animale ne sont pas nécessaires pour nous, en plus de causer du tort aux animaux, et que la majorité des gens condamne tout tort non nécessaire, nous avons l’obligation morale de devenir véganes.
Pour répondre particulièrement à cette question, notre organisme n’est pas conçu pour manger d’autres animaux. Entre autres, les carnivores ont des dents acérées pour déchirer la peau ou les muscles de leur proie, qu’ils tuent et mangent entière, avec les entrailles même. La chair crue et le sang frais leur donnent l’eau à la bouche, et ils tuent pour satisfaire leur faim. Pour un être humain, le sang frais, la chair crue et les entrailles déclenchent une profonde réaction de dégoût.
Pensez-y un instant : vous capturez un chevreuil sans aucune arme (fusil, flèches, lance, couteau ou autre), rien qu’avec vos dents à surface plate, vos ongles émoussés et vos mains. Ensuite, vous mangez l’animal entier, frais, sans cuisson. Cela vous paraît encore naturel?
Malheureusement, nous vivons dans un monde où certains animaux en chassent d’autres. Ils n’ont pas le choix; ils doivent tuer sinon ils mourront de faim. Nous avons la chance de décider si nous prenons part ou non à de tels actes violents, lesquels ne sont pas du tout nécessaires dans notre vie.
La plupart des gens éprouvent un réel plaisir à récolter des fruits et légumes, mais peu se réjouissent de voir un animal se faire abattre. Si vous n’êtes pas d’accord, jetez un coup d’œil à une des multiples vidéos qui montrent la réalité de l’abattage au grand jour.
D’un point de vue strictement scientifique, les animaux (dont les humains) assimilent l’information grâce à un réseau de neurones. Quant aux plantes, elles assimilent l’information au moyen d’hormones; ce mode de transmission est infiniment plus lent que celui par réseau de neurones. En raison de l’extrême lenteur du traitement de l’information chez les plantes (des centaines de milliards de fois moins rapide que chez l’animal) la croyance que les plantes ressentent réellement la douleur est infondée. La sensation de douleur est une adaptation évolutive qui fournit aux animaux les signaux nécessaires pour fuir le danger, ce dont les plantes sont incapables.
Ceci dit, nous ne devrions pas négliger le rôle essentiel des plantes dans les écosystèmes et l’environnement. En faisant des choix véganes, nous protégeons la vie végétale plus que si nous étions omnivores. Un régime à base de produits animaux gaspille une grande quantité d’aliments végétaux et de ressources naturelles comme l’eau fraîche.
Il est impossible de vivre sur cette planète sans faire de tort. Par contre, le véganisme est la première étape pour atténuer les dommages causés. Les animaux sont des consommateurs nets, et non des producteurs de ressources. En d’autres mots, chaque animal élevé pour la viande, les œufs, le lait, la laine, la fourrure, la peau, ou autre sous-produit, consomme davantage d’aliments et de ressources qu’il en produit. Par exemple, il faut jusqu’à 16 livres de grain (matière végétale) et 2 500 gallons d’eau (9 500 litres) pour produire une livre de bœuf.
Comme vous pouvez le constater, malgré que les véganes consomment directement plus de végétaux que les non-véganes en moyenne, la production d’aliments d’origine animale cause bien plus de tort aux plantes qu’un régime végétal.
Il existe suffisamment de sources d’alimentation pour nourrir plusieurs fois le monde entier. La famine actuelle est causée par l’instabilité et l’injustice politiques, l’accès difficile aux ressources et d’autres facteurs comme le pourcentage d’aliments donné au « bétail » plutôt qu’aux humains.
Des millions de tonnes de grain servent à alimenter les animaux de ferme et sont entreposées dans des réserves, ce qui empêche les agriculteurs de s’en nourrir. Ce sont les pays en développement, où les gens meurent de faim, qui produisent le grain et l’exportent aux pays développés pour nourrir le bétail.
Si nous accroissions la production de fruits, de légumes et de grains, plutôt que d’élever des animaux pour leur viande et leur peau, la faim dans le monde diminuerait considérablement!
Sur 1,5 acre (0,6 hectare), il est possible de produire 37 000 lb (16 782 kg) de nourriture végétale, et seulement 375 lb (170 kg) de viande.
Tout comme il n’est pas nécessaire de devenir militant des droits de la personne pour éviter d’enfreindre ces droits, il n’est pas nécessaire d’être militant des droits animaux pour être végane. Le véganisme consiste simplement en l’adoption de nouvelles habitudes suivant des valeurs de justice et de compassion, qui vont au-delà des animaux humains pour englober tous les animaux. Il s’agit là d’une véritable justice. Oui, devenir végane exige un peu de temps et d’apprentissage supplémentaires au début, mais il en va de même pour tout changement d’habitude. Vous pouvez encore consacrer votre temps à d’autres luttes, tout en laissant les animaux en paix tout simplement.
Tout animal, humain comme non humain, a le droit fondamental à la liberté et à une vie absente de souffrance non nécessaire.
Le véganisme ne mettra pas un terme à toute souffrance ; ce n’est qu’un début.
À l’heure actuelle, vous n’êtes peut-être pas en mesure d’empêcher une femme de se faire lapider, ou de délivrer des enfants esclaves, mais vous avez le pouvoir de cesser de participer à l’abus causé par la production des produits non véganes.
Vous ne devez pas être activiste pour la cause animale pour devenir végane. Bien sûr, tout comme pour les autres luttes pour la justice sociale, plus vous vous affirmez au sujet du véganisme ou de l’exploitation animale, plus vous faire face à de la réticence de la part d’autrui. Cependant, bon nombre de véganes refusent d’entrer dans des débats. Ils préfèrent plutôt désamorcer les commentaires ou questions en affirmant poliment que les animaux leur tiennent à cœur.
À mesure que l’information sur le véganisme se répand, les véganes constatent que, de plus en plus, leurs proches font montre davantage de soutien et d’ouverture qu’auparavant. En devenant des modèles de bonté et de gentillesse, nous pouvons discuter du véganisme d’une manière informative et éviter les conflits.
Il faut aussi souligner que les abolitionnistes ayant milité pour la libération des esclaves humains étaient sans doute vus comme des extrémistes, mais, aujourd’hui, personne ne leur reprocherait d’avoir dénoncé l’esclavage.
Si vous affirmez votre véganisme, certains vous trouveront peut-être extrême et prendront leurs distances, mais vos amis véritables respecteront votre souhait de vous améliorer et de créer un monde meilleur. Vous pouvez aussi tirer parti des multiples groupes véganes, réseaux sociaux et groupes de soutien sur le Web pour rencontrer des gens partageant la même valeur éthique fondamentale que vous.
Pour ceux qui craignent vraiment l’isolement, nous vous encourageons à vous poser cette question : « Qu’est-ce qui vous importe le plus? Être accepté par une société qui ne partage pas vos valeurs, ou vivre selon vos principes? »
Il est tout à fait possible d’être végane et d’accueillir chez soi un animal de compagnie. Dans un monde idéal, les animaux ne dépendraient pas des humains et vivraient de manière naturelle. Cependant, de nombreux animaux domestiqués ou blessés sont incapables de vivre à l’état sauvage. Offrir un refuge à un animal de compagnie est tout à fait compatible avec l’éthique végane.
Toutefois, acheter un animal (y compris un animal dit « de compagnie ») continue de véhiculer la croyance que les animaux sont des biens. Tout élevage d’animaux, intentionnel ou non, contribue également à la surpopulation des animaux domestiques, qui ne vivent pas selon leur vraie nature par définition. Ainsi, il est important de stériliser les animaux ou de prendre d’autres mesures adéquates pour empêcher leur reproduction, notamment la séparation des femelles et des mâles.
Si vous souhaitez accueillir un animal de compagnie dans votre vie, pensez aux refuges. Des millions d’animaux sans abri, qui auraient aimé faire partie d’une famille bienveillante, y sont euthanasiés chaque année.
La bonne nouvelle pour ceux qui adorent les chats et les chiens? Tout comme nous, ces animaux peuvent adopter un régime végétal sain. Les lapins, cochons d’Inde, gerbilles et hamsters sont véganes de nature, et on en retrouve plusieurs dans les refuges.
Si vous découvriez que vos objets en cuir étaient faits de peau humaine, comme les articles qu’on façonnait à partir des corps des victimes de l’Holocauste, seriez-vous à l’aise de les porter jusqu’à la fin? Si vous vous opposez à l’exploitation des animaux en tant que biens, seriez-vous à l’aise de vous enrichir en vendant vos vêtements et couvertures non véganes? Et si l’on vous informait du sort des agneaux (être vendus pour leur viande) et du sort de leurs mères, privées du droit d’élever leurs bébés, seriez-vous à l’aise de donner des vêtements faits à partir du pelage volé à ces moutons?
Cette question soulève bien des débats dans la communauté végane : que faire avec les vêtements, draps et autres articles non véganes après avoir effectué la transition? Souvent, les gens s’en délaissent de la manière la plus facile et socialement acceptable, plutôt que d’agir dans le respect des animaux tués ou blessés. En continuant le cycle de ces produits d’origine animale sur le marché, on continue de véhiculer la perception que les animaux sont des ressources. Mais en réalité, de tels objets sont faits à partir de la peau, de la fourrure ou du lait maternel d’un individu, ou des plumes dérobées d’un oiseau mort. Ils ne nous ont jamais appartenu à la base.
Vous seriez sans doute surpris de découvrir à quel point un bon nombre de gens sont « accros » au fromage, et nous n’utilisons pas ce mot à la légère. En effet, le lait contient de la casomorphine, laquelle agit comme un opiacé léger afin de calmer l’enfant lors de l’allaitement, en plus de favoriser le rapprochement avec sa mère. Lorsque l’eau s’évapore du lait durant la fabrication de fromage, la casomorphine est concentrée. En autres mots, le fromage est littéralement un aliment réconfort. Un mois de sevrage pourrait changer votre opinion. Après plusieurs années d’alimentation végane, bien des gens deviennent dégoûtés du fromage.
Pensez-y simplement : en quoi consiste le fromage? Il provient du lait maternel d’un autre animal, auquel on ajoute des enzymes tirées de l’estomac de son veau mort (lien : présure) – le même veau qui a été privé du lait de sa mère pour faire du fromage. Il n’y a rien de naturel ou de sain dans tout cela.
Les pratiques courantes de production de laine et de soie sont cruelles, en plus de coûter la vie aux animaux et aux insectes impliqués. Même les producteurs de laine et de soie dite « sans cruauté » gardent tout de même des êtres vivants comme biens. Ils en font l’élevage à un rythme excessif, ce qui accapare des terres et des ressources pour une industrie non nécessaire. Il existe plusieurs fibres naturelles sur le marché aujourd’hui, et on en découvre de plus en plus chaque année. Ces substituts vous permettent de cesser d’encourager le cycle d’abus actuel.
Non. De nombreux végétariens portent encore du cuir, de la laine et de la soie, en plus de manger des produits laitiers, des œufs, du miel et autres produits d’une industrie également responsable de la production de viande. Toutes ces marchandises d’origine animale causent un mal non nécessaire. Il est impératif de les éviter afin que nos gestes suivent nos valeurs.
• Lait et produits laitiers : Afin de produire du lait, les vaches doivent être inséminées à répétition, pour déclencher le processus de lactation. Mais, il est nécessaire de séparer le veau de sa mère, sans quoi il ne restera plus de lait. Les femelles nées de ce cycle de reproduction formeront à leur tour la prochaine génération de vaches laitières esclaves, comme leurs mères, condamnées à une vie d’insémination forcée à maintes reprises, où elles vivront chaque année le deuil de leur petit kidnappé. Tandis que ces filles se font traire jusqu’à l’épuisement par des systèmes mécaniques, leurs frères sont vendus pour leur chair tendre (la viande de veau), outre un petit nombre d’entre eux qui sont utilisés dans le processus d’insémination artificielle enduré par leurs sœurs et leurs mères. Pour en savoir plus :
• Œufs : Puisque seules les femelles seront en mesure de pondre des œufs, les poussins mâles sont considérés comme des « produits en trop » à mettre au rebut de la manière la plus rentable possible. Ce que cela signifie souvent, c’est que 50 % des poussins nés dans les couvoirs sont soit broyés vivants, soit jetés à la poubelle et étouffés. De nombreuses erreurs sont commises lors du sexage; par conséquent, les mâles vendus en tant que femelles se retrouvent nombreux dans les sanctuaires lorsque leur propriétaire se rend compte qu’il s’agit de coqs. Les poulets de chair et les pondeuses sont généralement nés dans le même type de couvoir. Les femelles qui en ressortent vivantes sont soumises à la torture du débecquage.
• Miel : De nombreuses abeilles sont tuées lors de l’extraction du miel. Même avant cette étape, elles sont contraintes à vivre dans des ruches non naturelles et inadéquates pour leur santé, tout cela pour que nous puissions prendre leurs réserves pour l’hiver (le miel). De plus, certaines de ces abeilles sont expédiées partout au pays pour la pollinisation des cultures, ce qui diminue le nombre d’espèces naturelles occupant déjà ce rôle.
Peu importe la « qualité de vie » d’un animal exploité pour son système reproducteur, sa chair (viande), sa peau (cuir) ou sa nourriture régurgitée (miel), il subit toujours de la souffrance non nécessaire. Heureusement, il existe des options véganes pour remplacer tous ces produits.
Les produits d’origine animale portant les étiquettes « en liberté », « biologique », « nourri au fourrage », « local » ou « élevé sans cruauté » peuvent paraître comme une meilleure option. Par contre, ces appellations ont été créées par des professionnels du marketing. Leur motivation? Donner une tournure positive à une industrie qui est fondamentalement non éthique, peu importe l’échelle ou les pratiques spécifiques de la « production ».
En plus d’être trompeuses, ces étiquettes ne sont pas pertinentes du point de vue de la question fondamentale du droit des êtres sensibles à ne pas être exploités. Peu importe les conditions de vie de l’animal en captivité, il reste emprisonné, terrifié, blessé et tué sans raison valable.
Le concept de bientraitance animale est fondé sur le fait que toute souffrance allant au-delà des pratiques nécessaires dans l’usage est non nécessaire, donc inacceptable. Par contre, toute maltraitance animale considérée comme nécessaire dans l’usage établi (notamment pour les aliments, vêtements et divertissements) est acceptée.
En d’autres mots, donner des coups à un animal par simple plaisir est inacceptable. Quant à l’écornage et à la castration des animaux (sans anesthésie) pour les rendre plus dociles, il s’agit d’une pratique acceptable. Cette définition des « normes élevées » de bientraitance animale explique pourquoi les industries peuvent déclarer de telles absurdités même quand la cruauté est assez grave pour faire détourner la majorité des regards.
Bien que ces règlements soient mieux que rien, les dispositions en matière de bientraitance animale réconfortent à tort les consommateurs, qui sont amenés à croire que les animaux sont bien traités en captivité et durant l’abattage. Cette croyance erronée, mais fort répandue, fait en sorte d’augmenter la confiance des consommateurs en la production animale, tout en les détournant du problème principal, soit que tout usage de produits animaux est profondément nuisible et non nécessaire.
Si quelqu’un nous forçait à nous reproduire uniquement pour utiliser nos enfants comme main-d’œuvre non rémunérée, puis tentait de justifier cette pratique en disant que les enfants ont été conçus exprès pour l’esclavage, approuverions-nous de tels actes? Pas du tout. En fait, notre réaction serait sans doute (et avec raison) l’indignation.
Même si une personne considère les êtres humains comme supérieurs aux animaux, rappelez-vous que la vie de chaque animal lui tient à cœur. Cela devrait suffire pour éviter de leur causer tout mal non nécessaire.
Il est fort probable que la population humaine de la Terre en entier ne deviendrait pas végane du jour au lendemain. Le processus commencerait par une décroissance du nombre d’animaux amenés à naître dans les exploitations agricoles.
À l’heure actuelle, les animaux d’élevage sont déjà en train d’envahir la planète. Nous « produisons » intentionnellement plus de 50 milliards d’animaux par an, et l’on compte à tout moment plus de 20 milliards d’animaux d’élevage au monde. Cela équivaut à presque trois fois la taille de la population humaine. Ces animaux prennent la place des espèces naturelles, génèrent des tonnes de déchets, utilisent une quantité énorme de ressources naturelles et polluent les cours d’eau.
Notre seul espoir pour résoudre ce problème repose dans notre volonté à faire des choix véganes dans notre quotidien. Il s’agit de la seule manière de faire éliminer progressivement la reproduction forcée des animaux et, par conséquent, d’alléger la planète de ce fardeau industriel.
Chaque être humain devrait avoir droit à des fruits et légumes frais, peu importe sa situation financière. Cependant, de tels produits semblent inabordables pour certains d’entre nous. Bien qu’il soit possible d’être végane même avec un budget très limité (et c’est le cas pour plusieurs) l’inégalité alimentaire répandue dans notre pays et dans le monde entier est importante à souligner.
Par contre, nous devons reconnaître l’une des principales raisons pour lesquelles le prix de la viande et des produits laitiers est si bas (et le prix des fruits et légumes, plus élevé) : les subventions considérables qu’accorde le gouvernement aux industries de la viande et du lait. Si ces subventions étaient orientées vers l’agriculture végétale durable, les produits animaliers seraient hors de prix pour la majorité de la population, et nous profiterions plutôt de fruits, de légumes et de grains bon marché.
Le prix élevé inhérent aux produits animaliers et le bas prix des solutions de rechange véganes sont seulement inversés en raison des systèmes sociopolitiques actuels. En devenant végane, vous prenez part au mouvement croissant de gens qui revendiquent non seulement les droits des animaux, mais aussi l’égalité alimentaire.